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jeudi 9 octobre 2014

Mon chariot, ce n'est pas chariot...

Quand on veut installer une application sur une flotte de 28 iPad, on ne passe pas par le Wifi de l'école pour chaque iPad, car avouons-le, ça prendrait la nuit!  On utilise plutôt un chariot, qui permet de synchroniser tous les iPad presqu'en même temps.  Dans la plupart des écoles, le chariot ressemble à l'image que l'on a d'un chariot: une grosse boîte sur roulettes avec de nombreux espaces pour ranger lesdits iPad.

Cependant, lorsque les parents fournissent eux-mêmes le iPad de leur enfant, on est confronté à un problème au moment de l'acquisition d'un chariot: est-ce que tous les élèves auront le même type de connecteur (30-pin ou lightning).  Puisqu'il était impossible de le savoir au mois de juin dernier, il fallait trouver une solution qui pouvait permettre d'utiliser les deux sortes de connecteur.

Le seul qui semblait être sur le marché était le Ergotron DM16-1003.  Dans les faits, il s'agit d'une tour (2 dans mon cas) qui contient 16 ports USB.  Cela permet d'utiliser n'importe quel fil original d'Apple, peu importe le connecteur.  Cependant, puisque nous détenions pas l'information du type d'appareil pour chaque élève, nous ne pouvions pas acheter en juin tous les fils nécessaires...



En début d'année, j'ai demandé aux élèves de traîner leur fil, mais puisque j'avais peur qu'ils le perdent, j'ai rapidement mis fin à ce système.  Donc, depuis le début de l'année, en attendant que les fils commandés arrivent, je dois synchroniser tous les iPad à partir de 3 fils seulement.

D'ordinaire, je demanderais aux élèves de ranger leur iPad dans le rack et de brancher leur iPad dans un fil, mais tout ce que je peux faire pour le moment, c'est de leur faire ranger leur iPad et moi-même brancher en alternance les iPad.  Installer une application à 28 iPad avec 3 fils prend entre 15 et 20 minutes durant lesquelles je dois demeurer sur place, attentif au Mac pour savoir à quel moment je peux débrancher le iPad pour en brancher un autre.  Ce sont donc quelques heures qui ont été consacrées à la synchronisation des iPad de ma classe depuis le début de l'année.

De plus, il faut comprendre que ce pas chariot doit être installé sur une surface (une table, par exemple).  Ce nouvel élément physique de ma classe a nécessité quelques modifications physiques dans celle-ci, afin de trouver LA meilleure disposition.  L'une d'elle impliquait que le chariot était installé sur les petits casiers des élèves dans ma classe.  Cependant, ça n'a pris qu'une journée pour constater que cela causait une immense congestion aux heures de pointes vers les petits casiers.  C'est finalement une table en MDF qui servait à installer des ordinateurs qui soutient désormais le chariot.

Si dans votre école, TOUS les iPad utilisent le même connecteur, je conseille évidemment un chariot plus traditionnel.  Cependant, n'oubliez pas que si Apple décide d'inventer un nouveau connecteur ou doit le modifier sous la pression de l'Union européenne, des adaptateurs devront alors peut-être être achetés...

mercredi 8 octobre 2014

Un premier mois complètement...fou!

Je sais,  je n'ai pas écrit depuis un petit bout.  Ce n'est pas parce que ça ne bouge pas dans ma classe, bien au contraire.  Disons que les choses se sont succédées à un rythme fou depuis la rentrée scolaire.

Tout d'abord, un tragique événement est survenu dans ma vie personnelle le soir de la rentrée avec les élèves et j'ai eu à m'absenter pour un très généreux (sic) 5 jours ouvrables.  Disons que ce n'est pas le début d'année que j'anticipais...

Durant mon absence, les parents ont été avisés par la direction de ne pas apporter le iPad en classe à ma demande, puisque les élèves et moi n'avions pas encore eu le temps de discuter de la sécurité liée au transport de l'appareil et d'une utilisation adéquate de celui-ci.  Cependant, le technicien informatique de mon école et le responsable du projet à la CS ont eu la gentillesse de tenter de venir synchroniser tous les iPad des élèves avec le Macbook Pro de la classe et son logiciel Configurator.  Cette opération a fonctionné pour plusieurs, mais pas pour tous les élèves.  Certains parents avaient mis des restrictions parentales, notamment, rendant impossible le formatage du iPad.  Il a donc fallu quelques jours après mon retour pour que tous les appareils soient synchronisés.

À mon retour, le groupe avait déjà un historique ensemble et soudainement, j'étais l'intrus.  N'étant pas là mentalement à 100% par surcroît, j'ai trouvé plutôt difficile et long de reprendre le rythme.  De plus, je devais parvenir à défaire quelques habitudes que certains élèves ou groupes de la classe avaient déjà prises.

Évidemment, j'avais pris du retard dans plusieurs dossiers plutôt administratifs de ma tâche d'enseignant, ce qui a alourdi encore plus les premières semaines de mon retour.  À un certain point, ma direction a engagé une suppléante pour un avant-midi (on m'a offert la journée mais je ne suis pas gourmand) afin qu'elle prenne mes élèves en charge dans un autre local afin de me permettre de me ramasser, ce qui, après quelques semaines, était devenu essentiel à ma survie.

Tout changer en même temps s'est avéré une expérience plus difficile que prévue, probablement en raison de mon absence causée par les événements imprévisibles que j'ai vécus.  Par exemple, si j'avais eu ne serait-ce qu'un seul cahier d'exercice, peut-être que j'aurais pu les mettre plus facilement en travail et avoir un peu de temps pour souffler un peu.

Car il faut se l'avouer, les premières semaines sont très essoufflantes puisque l'enseignant parle tout le temps.  L'un de mes premiers constats a été que les élèves ne maîtrisent pas ou très peu le iPad.  Oui, ils savent comment aller jouer à Minecraft, mais ne connaissent pas une multitude de fonctions pourtant de base de l'appareil.

Il faut donc consacrer de nombreuses minutes à expliquer comment faire pour de nombreuses actions (ex.: capture d'écran, envoyer un courriel, etc.).  Expliquer ces manipulations en même temps que les élèves ont leur iPad dans les mains ajoute aussi au défi (première réalisation de l'effet distrayant du iPad).

Dans ma classe, les élèves n'ont pas de pupitre, il y a plutôt 8 tables (5 rondes et 3 rectangulaires).  Là aussi, il y a eu adaptation à faire, tant pour eux que pour moi.  En toute honnêteté, en ce début du mois d'octobre, je suis conscient que mon système n'est pas encore au point.  De plus, je ne veux pas que les élèves gardent leur sac sur leur chaise (un élève qui se prend les pieds avec le iPad dans ses mains peut avoir des conséquences coûteuses) et là aussi, j'ai dû m'ajuster.  Je voulais éviter les gros bacs de plastique dans mon local, mais après des essais infructueux avec le sac dans le casier, je n'ai pas eu d'autre choix que celui d'intégrer ces 4 gros bacs de plastique dans l'environnement de la classe.

Ma conclusion pour le moment est celle-ci: ce projet de classe iPad en est un que je trouve très stimulant, mais qui demande beaucoup de travail et d'énergie, plus que ce que je pensais.  S'embarquer dans un tel projet et accepter de changer ses façons de faire demande beaucoup d'humilité, car je n'ai jamais eu autant l'impression d'être à bout de ressources par moment.  Il faut se faire confiance et y aller un pas à la fois.

Un prochain article dès cette semaine, promis! ;)